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APUPCO

Association des Plaisanciers Usagers des Ports du Château d'Oléron
Un chaton

Colère sans réserve !



 Ils étaient entre 600 et 700. La salle de la Citadelle était trop
 étroite.
 photo P. B.  Par Philippe Baroux
 Publié le 18/02/2011 à 0h00

 Réserve naturelle et parc marin sont les moteurs de
 la colère des pêcheurs plaisanciers.

 «Le discours de protection n'est pas l'apanage du prosélytisme écologique. Nous avons conscience des
problèmes et nous n'acceptons pas d'être stigmatisés. »
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui gère la réserve naturelle de Moëze, a fait l'unanimité,
mercredi soir à la Citadelle. Unanimité contre elle, de 600 à 700 voix, et contre l'arrêté préfectoral de juillet
dernier qui renforce les interdictions de pêche de loisirs et de circulation sur la partie oléronnaise de la
réserve.

L'Association des pêcheurs plaisanciers du Château-d'Oléron avait battu le rappel, la salle chauffait à blanc,
trop étroite pour contenir toute l'assistance. Des pêcheurs, plaisanciers et professionnels, des chasseurs, et
aussi plusieurs élus oléronnais, dont les deux conseillers généraux Michel Parent et Jean-Paul Peyry,
le président de la Communauté de communes Patrick Moquay et le député Didier Quentin.
Tous ont fait écho au président Robert Ducoté dans son réquisitoire contre ce texte qui, outre ses propres
restrictions, risque « de préfiguer les interdictions qui pourraient accompagner la mise en place du Parc
naturel marin ». Tout au long de la soirée (plus de deux heures), les deux sujets se sont d'ailleurs
télescopés, jusqu'à s'imbriquer
dans l'expression du dépit sur le manque - pour ne pas dire l'absence - de concertation des services de
l'état.
Combien de sièges ?
L'idée de constituer un Collectif oléronnais de défense des intérêts environnementaux, lancée par Robert
Ducoté, n'aura donc pas tardé à faire souche sur ce terreau propice.
François Colas, chargé de mission pour la création du parc marin, avait eu le courage de franchir la barrière
hostile, pour venir expliquer une énième fois que le parc ne sera que ce que les acteurs de son conseil de gestion en
feront. Ce dernier n'a pas eu d'autre choix, que de prendre bonne note. Il peut compter sur les pêcheurs de
loisirs pour défendre leur représentation au conseil. Combien de sièges, leur seraient attribués, sur la
cinquantaine prévue ? Pas de réponse précise de François Colas, ce qui, vu l'atmosphère, exacerbait les suspicions.
« Aujourd'hui, nous pouvons affirmer qu'il y aura un quart d'élus, un quart de professionnels de la mer, pêcheurs, ostréiculteurs, Grands Ports maritimes de La Rochelle et Bordeaux, ports de plaisance. Les 50% restants
seront partagés entre divers organismes, dont la pêche de loisirs qui a toute légitimité pour faire partie du parc »,
a expliqué François Colas.
Imaginer que les pêcheurs professionnels ne sont pas contre les restrictions qui sont posées pour la plaisance, c'est aussi faire fausse route. Michel Crochet, président du Comité régional des pêches maritimes,
vole aussi dans les plumes de la LPO: « Y'en a marre [...]. Je ne vois pas pourquoi on interdit la pêche de
loisirs. Les plaisanciers, nous, on fait avec. Si on leur interdit de pêcher ici, ils iront plus loin, et les conflits
seront plus durs.